L’Espagne en tant que pays est née de l’union dynastique au xve siècle de deux États souverains, les Couronnes de Castille et d’Aragon — elles-mêmes construites tout au long du Moyen Âge par l’union ou la conquête d’entités politiques, culturelles et linguistiques initialement distinctes, qui se retrouvent dans les multiples nationalités historiques reconnues par la Constitution actuelle de l’État espagnol — et de l’absorption en 1492 du royaume de Grenade et en 1512 de la partie ibérique du royaume de Navarre. Cet ensemble devient un État unitaire en 1715-1716 par la dissolution des deux Couronnes en application des décrets de Nueva Planta. La monarchie catholique espagnole, qui possède alors un immense empire colonial, est, du xve siècle au début du xviie siècle, une grande puissance politique et économique. Elle connaît notamment un important rayonnement culturel dans toute l’Europe durant le Siècle d’or espagnol (xvie siècle-xviie siècle). L’influence espagnole décline par la suite, particulièrement tout au long du xixe siècle et au début du xxe siècle avec la perte de ses colonies, la montée des nationalismes et la multiplication des crises politiques, économiques et sociales qui culminent avec la Guerre civile de 1936 à 1939 suivie d’une longue période de dictature franquiste, conservatrice, militariste et nationale catholique de 1939 à 1975.